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Photo du rédacteurJacques Bravo

La place Jemaa el Fna à Marrakech

On ne sait même pas vraiment d’où vient son nom, et ce mystère est un charme de plus. C’est la place la plus connue au monde avec la Concorde et la « piazza » Saint-Marc à Venise.


Jemaa el Fna, au coeur des remparts de la vieille ville de Marrakech est l'une des places les plus magiques et les plus atypiques du monde. Elle est peut-être l'unique place qui ait su gardera spontanéité carnavalesque des artistes forains d'autrefois.


La place Jemaa el Fna à Marrakech.Maroc

Pendant plusieurs semaines, j'ai suivi quotidiennement les conteurs, les charmeurs de serpents, les musiciens, les "médecins", les comédiens qui offrent un spectacle renouvelé et vivant. Le contact a été long mais intense.



La place Jemaa el Fnâ s’anime encore plus au coucher du soleil, la nuit lui appartient depuis cette année 1062 où le premier souverain almoravide Youssef ben Tachfin décida d’y faire sa capitale ​



Le minaret de la Koutoubia qui domine la place Jemaa el Fna et les montagnes enneigées du haut-AtlasLa place Jemaa el Fna . On ne sait même pas vraiment d’où vient son nom, et ce mystère est un charme de plus. C’est la place la plus connue au monde avec la Concorde et la « piazza » Saint-Marc à Venise. Il est vrai qu’elle a eu un attaché de presse remarquable, un certain Winston Churchill qui – quand il n’était pas occupé à sauver le monde – passait des heures dans la tour de la Mamounia à peindre « le plus beau paysage de la planète ». Il y avait même fait monter le podagre Franklin D. Roosevelt, en fauteuil porté par quatre robustes G. I., pour qu’il comprenne enfin ce qu’était « l’absolue beauté ». Winston avait fait venir la presse, et les images avaient fait le tour du monde. Ceci n’est pas une anecdote, c’est un formidable coup de projecteur. Mais la place existait bien avant Winston.

La place Jemaa el Fna à la tombée du jour: les lampes à pétrole éclairent de manière théâtrale les lieux de réunion; gargotes mobiles, cuisines ambulantes, ustensiles et fourneaux fumants invitent à s'asseoir dans des vapeurs de cumin, de thé à la menthe et des odeurs de friture. ​


C’est d’ailleurs plutôt une sorte de port en pleine terre pour des « marins » venus des montagnes et des vallées apprécier comment va le monde, échapper un instant à la solitude du paysan en terre aride, se tenir informé de la vie quotidienne. Pour des marchands qui flairent toujours la bonne affaire, pour des artisans qui exposent leurs produits. ​ Les auditeurs forment demi-cercle autour du marchand d'illusion, absorbent ses phrases avec une attention hypnotique, s'abandonnent pleinement au spectacle: onomatopées simulant le galop, mugissements de bêtes sauvages, hurlement des sourds, fausset des vieillards,, vociférations de géants, sanglots: parfois, il interrompt sa narration au moment crucial et une expression inquiète se peint sur les visages des enfants médusés.







Même la boxe devient un jeu. Chaque jour, vers 17 heures, des « combats » se jouent, avec de vrais gants, certes, mais le ring est formé uniquement par les spectateurs. Boxe spontanée, sans danger, car si l’un des combattants est vraiment malmené, le match s’arrête aussitôt puisque le clown qui organise et veille transforme le drame en farce : c’est lui qui tombe K.-O. et déclenche les applaudissements. C’est donc bien la foule qui délimite le territoire du rire. Et fournit les acteurs.


Souini, le charmeur de serpent, il travaille depuis 50 ans sur la place, il était magicien puis il s'est rendu à pied à Rabat pour obtenir l'autorisation de s'installer sur la place. Il s'est fait mordre plusieurs fois.

Mohamed , charmeur de serpents et manipulateur de scorpions. Son père lui a enseigné le maniement des scorpions. Il fait la récolte pour l'institut Pasteur de Rabat. Les anti-venins, c'est grâce à lui !!

Hassan, transes et mutilations. Il se met en transes sur la musique jouée par mustapha à la flute et Brahim au bendir. Il s'enfonce des couteaux dans les lèvres, se perce les joues avec les pointes , boit de l'eau bouillante. Tradition de la Jilala.

Hassan, un autre charmeur de serpents

Abdelmalek, le charmeur de serpents, travaille sur la place depuis 30 ans, n'a jamais été mordu et travaille avec des cobras, des vipères à cornes, vipères des sables et des couleuvres

Hassan s'enfonce également des couteaux dans les orbites, le cauchemar d'un photographe !!!


Ce vieux gnaoua a joué avec les Rolling Stones et Jimmy Hendrix quand ils venaient à Essaouira pour se détendre. Il avait gardé précieusement une photo dans son portefeuille dont il était très fier.



Porteur d’eau. Grâce à Lhacen, j’ai découvert le gîte de cette corporation, dans ce qu’on appellerait en France un minuscule bistrot, avec un zinc de poche qui ne sert que du coca et du thé. C’est là qu’ils vivent, mangent et dorment. Ils sont encore une quinzaine, jadis indispensables, aujourd’hui beaux comme des cartes postales colorisées. Membres d’une très ancienne corporation, ils sont devenus des emblèmes : ils échappent au temps. Le public n’est pas admis, ils le rencontreront au grand soleil, proposant aux assoiffés ces gobelets de cuivre tellement bien astiqués qu’on dirait de l’or.

Il existe donc encore une quinzaine de porteurs d'eau à Marrakech qui pour quelques centimes distribuent de l'eau. Leur activité s'enrichie le soir venu quand les bendirs des charmeurs de serpents retentissent annonçant les flots de touristes auprès desquels ils se font photographier contre monnaies.

Après quelques jours passées sur la place, les porteurs d'eau m'ont invité à partager un de leur repas dans un gîte qui leur est réservé,en bordure de la place.

Ahmed, le devin en conversation avec son faucon, compagnon de divination.

Mohamed Cherkaoui, le maître des pigeons, connu sous le nom de Rgul ou de l'homme au narguilé, il est l'un des plus connu des conteurs du Maroc


samira et le henné
Visage de légende des Mille et une nuits. Samira, orpheline de son père à trois ans, elle n'a jamais été à l'école, elle aide sa mère à s'occuper de ses quatre frères et soeurs. elle a seulement appris la cuisine et travaillait dans les rues enfant a vendre des colifichets aux touristes. Elle est à peine tolérée sur la place pour orner les mains de henné

Les marchands de lumière












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